Nous le savons tous, consommer régulièrement et excessivement de l’alcool est dangereux pour la santé, et notamment pour le cœur. En effet, cela augmente le risque d’insuffisance cardiaque. Mais qu’en est-il d’une consommation modeste ? Et de cette recommandation selon laquelle un verre de vin par jour serait bon pour le cœur ? Selon des chercheurs de l’University Heart and Vascular Center à Hambourg, les conséquences sont également négatives car même une faible quantité d’alcool peut accroître le risque de fibrillation auriculaire. En France, ce trouble du rythme cardiaque affecte environ 300 000 personnes et est responsable de 20 à 30% des AVC.
Même une faible consommation d’alcool accroît le risque de fibrillation auriculaire
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les dossiers médicaux de 107 845 personnes venant du Danemark, d’Italie, de Norvège, de Suède et de Finlande, entre 1982 et 2010. Ils sont partis du postulat qu’une boisson alcoolisée contient 12g d’éthanol, ce qui équivaut par exemple à 120 ml de vin (soit un verre), 330 ml de bière ou 40 ml de spiritueux. Au début du suivi des 107 845 individus, 100 092 ne souffraient pas de fibrillation auriculaire. Puis, au fil des ans, 5 854 en ont développé une. En analysant les données de ce suivi, les chercheurs ont constaté qu’une seule boisson avec de l’alcool par jour augmente le risque de fibrillation auriculaire de 16%. Cela passe à 28% pour 2 boissons alcoolisées par jour et à 47% pour plus de 4 boissons.
Un verre de vin par jour, une habitude à éviter pour préserver son cœur ?
Cette étude observationnelle montre donc l’existence d’un lien entre une consommation d’alcool même faible et le risque de développer une fibrillation auriculaire. Pour l’un des auteurs, le Dr Renate Schnabel, il s’agit d’une « découverte importante car la consommation régulière d’alcool, au rythme « d’un verre par jour » soi-disant pour protéger le cœur, est une allégation dont le rapport bénéfice-risque devrait probablement être vérifié ». Dès lors, cela remet en cause cette recommandation. Et surtout, selon le Dr Schnabel, il faudrait que ce type de message soit accompagné d’informations « sur les risques associés à une consommation même modérée d’alcool ».