Les Valis’Help font leur rentrée des classes en Namibie

Il y a deux semaines, nous vous racontions les premiers jours de Mélanie et Maud en Namibie. Comme prévu, aujourd’hui, nous revenons sur un moment qu’elles attendaient avec impatience depuis des semaines : la rentrée des classes. Elles n’ont pas été déçues puisqu’elles ont pu réaliser plusieurs interventions auprès des enfants et ainsi, les initier aux gestes des premiers secours. Les premières ont eu lieu début septembre, après leur rencontre avec Marcus, le secrétaire de la communauté Mazana. Elu quand il était enfant, il est chargé durant toute sa vie d’aider et de développer la communauté afin de lui permettre d’évoluer. Dans son village, se trouvent une clinique et une école. Nos deux Valis’Help ont pu visiter cette dernière et y intervenir. Elles ont aussi profité de leur présence pour prévoir une visite de la clinique pour mieux comprendre le fonctionnement du système médical. Le 2 septembre, à l’instar des élèves français, les filles ont repris le chemin de l’école. Elles avaient tellement hâte d’y retourner que leurs affaires étaient prêtes depuis bien longtemps !

Des interventions dans 4 écoles pendant 2 semaines

Le programme de rentrée de Maud et Mélanie a été chargé. En l’espace de deux semaines, elles ont pu intervenir dans 4 écoles : celle de Mayana Collectivité près de Rundu, celle de Bwabwata à Bagani, celle de Tsumkwe et celle d’un camp de réfugiés congolais.
Première étape, l’école de Mayana dans le village de Kayengona, où elles ont rencontré 3 classes différentes pour former les enfants aux gestes qui sauvent. Cela leur a permis d’utiliser tous les supports pédagogiques dont elles disposent et qui leur ont été fournis par leurs partenaires Protéger Alerter Secourir et Matecir Defibril. Grâce à ces outils, elles ont pu optimiser la compréhension de leurs interventions car si, en Namibie, l’anglais est une des langues principales, il faut également ajouter des dialectes dont l’afrikaans. Avec des jeux et des supports, elles ont ainsi pu imager plus facilement l’urgence dans différentes situations. Et dans ce village, enseigner les gestes des premiers secours prenait tout son sens car peu d’habitants possèdent un véhicule. Et bien que les téléphones portables soient présents, l’accès aux hôpitaux est compliqué car ils se trouvent loin et les chemins sont assez difficiles à emprunter. C’est pourquoi elles ont également offert à l’école une trousse de secours.

Deuxième étape, l’école de Bagani Combined. Cette ville de 2000 habitants est bercée par la rivière Okavango et située dans la bande de Caprivi qui sert de frontière avec le Botswana. Les premières initiations ont débuté tôt, car en Namibie, l’école commence à 7h et se termine vers 14h. Ici, elles ont pu obtenir deux créneaux horaires (deux fois 40 min). Le temps étant compté, elles ont préféré se concentrer sur les gestes d’urgence vitale, c’est-à-dire l’hémorragie et l’obstruction des voies aériennes, et sur une sensibilisation à la protection et à l’alerte. N’ayant pas de vidéoprojecteur sous la main, elles ont fait au plus simple avec un tableau et des craies, en anglais et avec quelques mots d’afrikaans. Elles ont également pu bénéficier du soutien des professeurs qui étaient très impliqués.

Troisième étape, l’établissement de Tsumkwe où elles ont enseigné les gestes d’urgence vitale à une vingtaine d’élèves, puis à une classe où ils n’étaient que 4. Par la suite, les filles ont compris qu’à partir d’un certain âge, l’accès à l’éducation diminue et l’école perd donc des élèves chaque année.

Quatrième et dernière étape, l’école au sein d’Osire Refugees Camp, un camp de réfugiés. Une rencontre inattendue pour nos deux Valis’Help et surtout, riche en émotions. A l’origine, ce camp était investi par les réfugiés angolais. Aujourd’hui, il accueille en majorité des Congolais. En plus d’une clinique et de petits jardins, il possède une école abritant 700 élèves ! Et du fait de la forte présence de réfugiés congolais, on y parle un peu le français. Mélanie et Maud ont d’ailleurs beaucoup échangé avec le professeur de français, Biloto, qui leur a expliqué la situation politique du Congo et les raisons poussant les habitants à fuir le pays. Une discussion très émouvante, qui témoignait de l’inconfort vécu par les réfugiés installés dans un pays qui n’est pas le leur. Dans cet établissement, leur action d’initiation aux premiers secours a été très appréciée car il y a beaucoup d’enfants dans les familles et ils peuvent donc être des vecteurs de transmission de ces gestes. D’autant qu’ils sont – malheureusement – nombreux à avoir subi des situations de crise et constaté les blessures qui peuvent être occasionnées lors des conflits.

 

Leurs dernières visites et rencontres en Namibie avant de laisser place à la Tanzanie

Après leur intervention dans l’école du village de Kayengona, Maud et Mélanie ont pu visiter la clinique, qui aurait été créée avant l’indépendance. Ouverte du lundi au vendredi de 8h à 17h, elle constitue un accès de proximité aux premiers secours pour tous les habitants de la communauté. Chaque jour, toutes les générations s’y présentent dont de nombreuses femmes venant avec leurs enfants pour les faire vacciner, soigner ou réaliser un suivi médical. Dans la clinique, elles ont pu discuter avec une assistante infirmière (un poste équivalent à celui d’aide-soignant en France) et des infirmiers, qui leur ont leur expliqué leur travail. De par son emplacement géographique, cet établissement de soins est un lieu stratégique … bien qu’il soit parfois oublié par le ministère de la santé. En témoignent notamment les difficultés d’accès au matériel, le réapprovisionnement et l’insalubrité des locaux. Cette visite leur a fait prendre conscience des différences en matière d’accès à la santé et de la chance que nous avons en France.
Puis, après leur initiation au secourisme dans l’école de Bagani, nos deux Valis’Help ont fait la connaissance du peuple San, une population autochtone d’Afrique Australe. Présents depuis 44 000 ans, les San sont des chasseurs-cueilleurs nomades, qui ont longtemps été chassés par les colons néerlandais. Aujourd’hui, ils seraient environ 100 000 à vivre dans les steppes du désert de Kalahari. Les filles ont eu la chance d’être à leurs côtés une journée et une nuit, et ont découvert leurs traditions. Par exemple, leur langue traditionnelle qui comporte des clics (des claquements de langue) à laquelle Mélanie et Maud ont été initiées, et leur tenues qui sont constituées de peaux de bêtes cousues autour des parties génitales. Lorsqu’ils se sont rendus en pleine brousse, nos deux aventurières ont dû porter des culottes longues et se sentaient très habillées par rapports aux San ! Elles ont aussi pu leur faire une surprise en leur offrant des pâtes à la sauce tomate. Un mets assez différent de leurs repas habituels mais qui a plu à toutes les générations !
Ensuite, elles ont fait escale au Waterberg Plateau Park qui surplombe le Désert de Kalahari. Elles gardent un très beau souvenir du panorama là-haut, à 200 mètres d’altitude.
Leur premiers mois en Afrique s’est terminé à Windhoek, où elles ont visité 4 casernes composées de sapeurs-pompiers professionnels. Cette fois encore, elles n’ont pas résisté à une présentation du matériel !
Et après la Namibie, les filles partent en Tanzanie, avec au programme l’ascension du Kilimandjaro en compagnie d’une amie française, qui est pompier volontaire au sein de la caserne de Chalmazel où, rappelons-le, nos Valis’Help sont également volontaires.