En Seine-Maritime (76), une entreprise basée à Forges-les-Eaux teste depuis plusieurs semaines l’acheminement de défibrillateur par drone en cas d’urgence. Cet essai est mené en partenariat avec le SAMU de Rouen et le 4 juin 2024, une démonstration était proposée aux habitants de Forges afin de leur présenter ce dispositif. Si cette innovation s’avère efficace, elle pourrait être généralisée et révolutionnerait ainsi les premiers secours apportés aux victimes d’arrêt cardiaque, qui sont environ 40 000 chaque année en France. Or, selon les chiffres de la Fédération Française de Cardiologie, dans 92% des cas, les arrêts cardiaques sont fatals faute de prise en charge immédiate. Il est donc primordial de remédier à cette situation.
Un projet d’acheminement par drone initié par le SAMU de Rouen
En France, en moyenne, le temps d’intervention des secours est d’environ 15 minutes selon le directeur médial du SAMU de Rouen. Un délai malheureusement trop long car sans défibriller une victime, chaque minute perdue réduit de 10% les chances de survie. D’où l’idée de cette société normande de livrer des défibrillateurs avec des drones. Intitulé « AIRDEF », ce projet répond à un objectif : « gagner de précieuses minutes » comme l’expliquait le directeur du SAMU rouennais au journal L’Éclaireur – La Dépêche. Le principe d’AIRDEF est donc le suivant :
lorsque le SAMU reçoit un appel pour un arrêt cardiaque, il est géolocalisé ;
si la victime se trouve dans une zone desservie par les drones, le SAMU donne l’ordre à l’entreprise de Forges-les-Eaux de livrer un appareil sur les lieux de l’accident ;
les témoins de l’arrêt cardiaque peuvent ainsi utiliser le défibrillateur sur la victime.
Un défibrillateur livré en moins 10 minutes sur le lieu d’un arrêt cardiaque
L’acheminement d’un défibrillateur par drone présente un avantage considérable : sa rapidité. Le co-fondateur de l’entreprise indiquait en effet au journal L’Éclaireur – La Dépêche que les appareils ont :
un rayon d’action de 8 km, qui couvre une zone de 200 km2 ;
une vitesse de pointe de 75 km/h.
Cela leur permet de livrer un défibrillateur en moins de 10 minutes (3 à 4 minutes lors des essais réalisés par l’entreprise) dans des lieux où il n’y a pas de DAE à proximité, des lieux privés principalement.
Ce procédé inédit en France est déjà mis en place en Suède depuis 2017. Il a d’ailleurs servi d’exemple aux fondateurs de la société normande. Il ne s’agit pas de remplacer les secours, mais de compléter leur intervention. A ce jour, une base de départ et stationnement des drones a été créée à Forges-les-Eaux. Si les essais menés avec le SAMU de Rouen sont concluants, une seconde base sera déployée.
