A Londres, les « black cabs » sont les taxis officiels de la ville et sont devenus des symboles, au même titre que les célèbres cabines téléphoniques rouges. Chaque jour, ils transportent de nombreux londoniens et touristes. Les chauffeurs peuvent donc être confrontés à de nombreuses situations. De même, ils se déplacent un peu partout dans la ville tout au long de la journée et/ou de la nuit. Dès lors, les former aux gestes des premiers secours peut s’avérer une très bonne décision pour sauver plus de vies et leur permettre d’agir quand ils sont témoins d’un arrêt cardiaque. Et c’est justement l’objectif d’une expérimentation menée dans la capitale depuis cet été et qui propose d’équiper les taxis d’un défibrillateur.
Une expérience basée sur le volontariat
A l’origine de cette initiative, on retrouve une compagnie de taxi londonienne et le service paramédical d’urgence. Cette dernière reposant sur le volontariat, seuls les chauffeurs volontaires peuvent participer à ce projet. Ils ont donc reçu une formation à la réanimation cardio-pulmonaire (la RCP) et chaque véhicule a été équipé d’un défibrillateur. Les chauffeurs sont également connectés à une application – dont le fonctionnement est similaire à celles que l’on trouve en France comme STAYING ALIVE – qui leur signale un arrêt cardiaque à proximité de leur position. Ainsi, dès qu’ils reçoivent cette alerte, ils peuvent se rendre sur place et utiliser leur défibrillateur pour porter les premiers secours à une victime, s’ils arrivent avant les services d’urgence. Cette expérimentation a eu lieu pendant plusieurs mois et les résultats sont évalués depuis le mois d’octobre. Si elle est efficace, elle pourrait être généralisée à tous les chauffeurs de taxi de cette compagnie.
Une initiative similaire menée en Suisse par une compagnie de taxis
Mais Londres n’est pas la seule ville où un tel projet est développé. C’est également le cas à Berne, en Suisse. En effet, le 29 septembre dernier, TaxiSuisse – groupe professionnel de l’association suisse des transports routiers – a équipé 30 de ses véhicules d’un défibrillateur automatique externe dans plusieurs villes (Fribourg, Morat, Berne et Bulle) et formés une centaine de chauffeurs. Une phase pilote de 2 ans est prévue. En Suisse, les taxis étant nombreux sur les routes, les équiper d’un DAE peut contribuer à réduire le nombre de décès par mort cardiaque subite (plus de 10 000 cas par an dans le pays). Avec ce projet, les taxis participants sont intégrés à la chaîne d’alarme de la centrale d’appels d’urgence. Si l’un d’eux est près d’un lieu où un malaise cardiaque se produit et peut arriver avant une ambulance, il doit se rendre sur place pour dispenser les premiers secours jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Et comme l’indique le responsable et initiateur de cette expérience, Christoph Wieland, « nous sommes convaincus que ce projet permettra de sauver des vies. Nos chauffeurs professionnels sont disponibles 24 heures sur 24 et en raison de leur grand nombre dans les villes, ils arrivent souvent sur les lieux plus rapidement ».
Alors, à quand de telles expérimentations en France ?