Les street medics, des volontaires, professionnels ou non, apportant soins et premiers secours lors des manifestations

Ces derniers mois, des secouristes un peu particuliers ont envahi les rues de France lors des nombreuses manifestations des « gilets jaunes ». Baptisés les street medics (secouristes des rues en français), ils se reconnaissent à leurs tee-shirts ornés d’une croix, qui est, selon les groupes, rouge, bleue ou encore verte. Mais quelles que soient leur tenue et leurs croyances politiques, tous sont présents pour remplir une mission : secourir les blessés durant les rassemblements. Professionnels de santé pour la plupart, ils sont infirmiers, secouristes, pompiers, ambulanciers ou encore ex-militaires. Certains sont également des volontaires ayant récemment suivi une formation au secourisme. Et au fil des mois, face à l’ampleur des actions, ils ont été très sollicités.

Un mouvement né aux Etats-Unis récemment installé en France

Les street medics sont apparus aux Etats-Unis dans les années 60 pendant les mouvements pour les droits civiques. En France, ils ont commencé leur « activité » lors des premiers rassemblements à Notre-Dame-des-Landes, puis ils sont intervenus au moment de la mobilisation contre la loi Travail et plus récemment, avec les manifestations des « gilets jaunes ». Et à chaque fois, leur mission est la même : venir en aide aux blessés suite aux affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. Secouristes bénévoles, ils forment des petits groupes et suivent de près les cortèges afin de pouvoir intervenir rapidement. Ils sont donc équipés de tout le nécessaire pour porter les premiers secours et connaissent les gestes qui sauvent. Et s’ils ont décidé de descendre eux aussi dans les rues depuis le 17 novembre 2018, c’est notamment à cause de l’absence de postes de secours durant les rassemblements et la hausse de la violence dans les deux camps.

Des soignants neutres ou engagés mais unis par la volonté de porter secours

Bien que les secouristes ne soient pas tous du même bord politique, lorsqu’ils soignent les blessés, ils font toujours preuve de neutralité. Ainsi, ils aident pompiers, policiers, manifestants, journalistes, simples passants … quand ils sont en mission de secours, ils sont apolitiques. Leur rôle est de soigner des citoyens. Le métier, les opinions politiques des blessés n’entrent pas en ligne de compte. Lors des rassemblements, ils se chargent aussi de la communication avec les forces de l’ordre qui peuvent les aider à accéder plus facilement aux victimes. De même, ils suivent un schéma précis. Quand une personne est blessée, à terre, le plus diplômé s’occupe des secours. Les autres l’assistent ou assurent leur protection. Il faut également savoir qu’ils ne procurent pas de médicaments et ne peuvent pas effectuer certains gestes. Sur eux, ils ont surtout du sérum physiologique, des compresses, du désinfectant, des pansements, des bombes de froid … du matériel financé par leurs propres moyens ou qu’ils ont pu récupérer grâce à des dons, des collectes. Et si une évacuation est nécessaire, ils alertent immédiatement le Samu. Enfin, en France, ces street medics ne se définissent pas comme un mouvement, ou une association. Il est donc difficile d’évaluer avec précision leur nombre. Une chose est sûre, ils sont présents pour secourir les victimes, les aider et c’est déjà beaucoup.