De nombreux scientifiques et études ont prouvé les effets dangereux de la pollution atmosphérique. Dernièrement, en mars 2019, une enquête publiée dans la revue European Heart Journal révélait que cette pollution serait responsable de près de 8,8 millions de morts dans le monde par an. Elle serait donc plus meurtrière que la cigarette, qui a entraîné 7,2 millions de décès en 2015 selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé. Et malheureusement, il semblerait qu’elle ait également des effets nocifs sur les cellules de cœur. C’est en tout cas le résultat d’une étude réalisée à Mexico, au Mexique. D’après les travaux des chercheurs, des nanoparticules endommageraient les tissus cellulaires du cœur et causeraient des problèmes cardiaques aux citadins.
Certaines particules toxiques capables de se fixer sur le cœur
Cette étude a été réalisée par l’université britannique de Lancaster sur des cadavres mexicains. Au total, les chercheurs ont analysé 63 cœurs de personnes ayant vécu à Mexico, la ville étant très polluée, et décédées dans un accident de la route. La moyenne d’âge était de 25 ans, bien que les cœurs de jeunes enfants – 3 ans pour le plus petit – aient également été étudiés. Publiée dans la revue Environnement Research, cette enquête préliminaire dévoile des résultats assez inquiétants. En effet, les scientifiques ont découvert la présence de particules toxiques dans le système organique des cas étudiés, avec des conséquences plus néfastes chez les enfants. Au total, 2 à 22 milliards de nanoparticules riches en fer ont été retrouvées dans les cellules du cœur. Et chez les plus jeunes citadins, ces cellules étaient jusqu’à 10 fois plus endommagées que celles de personnes moins exposées à la pollution de l’air. Surtout rejetées par les véhicules et cheminées industrielles, elles pénètrent dans le corps par le système respiratoire. Et selon les chercheurs, les habitants de Mexico ne seraient pas les seuls concernés. Ce problème affecterait toutes les grandes villes dans le monde…
Un problème de santé publique nécessitant la prise de mesures
En principe, notre corps peut faire face à un excès de pollution. Mais lorsqu’il est trop important, cela diminue l’énergie apportée aux muscles du cœur. Et pour Barbara Maher, à l’origine de cette étude, ce sont les enfants qui sont les plus en danger car ils sont exposés dès leur plus jeune âge à la pollution de l’air et ce, durant toute leur vie, ce qui compromet leur santé. A cause de cette exposition, ils seraient prédisposés à développer des maladies. Pour mieux comprendre les problèmes cardiaques causés par la pollution et lever les incertitudes, Barbara Maher et son équipe demandent des fonds. Ils souhaitent également alerter les autorités et dirigeants pour réduire le trafic routier et les industries polluantes. Et quand on sait que 90% de la population mondiale respire un air pollué, selon l’OMS, on comprend qu’il est important d’agir vite et de trouver des solutions.