Les conditions de travail des marins pêcheurs ne sont ni les plus tranquilles, ni les plus faciles. Les horaires décalés, les sorties en mer été comme hiver, les cadences de travail et une alimentation peu souvent équilibrée ont des conséquences négatives sur les organismes, et notamment sur le cœur. Et malgré la visite médicale annuelle obligatoire, réalisée par le service de santé des gens de mer, des malaises cardiaques à bord des bateaux se produisent toujours. Ainsi, le 19 décembre 2019, un pêcheur en a été victime au large de Courseulles-sur-Mer, dans le Calvados. Heureusement, il a pu être sauvé mais ce ne fût pas le cas, le 16 décembre 2019 d’un marin ayant eu un malaise sur son chalutier, à une quinzaine de kilomètres de Ouistreham.
Des formations aux premiers secours obligatoires
Si un problème de santé survient à bord, les pêcheurs peuvent contacter les Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage en mer, les Cross. Or, entre le moment où ils sont contactés et celui où ils interviennent, il se passe souvent plusieurs minutes qui sont cruciales pour la survie des victimes. C’est pourquoi, en juillet 2016, il a été décidé qu’au sein de l’équipage d’un bateau de pêche, au moins une personne devait être désignée (souvent le patron) pour porter assistance médicale en mer. Pour cela, elle doit suivre une formation dont 7h sont consacrées au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1). Et cette obligation de se former aux gestes qui sauvent (au PSC1 donc) a été étendue à tous les pêcheurs en juillet 2018.
Se former pour être en mesure d’intervenir en pleine mer
Avec cette formation obligatoire, les marins pêcheurs sont aptes à prodiguer les premiers secours et surtout, à réaliser un massage cardiaque. Ils peuvent donc intervenir avant l’arrivée des équipes de sauvetage en mer, ce qui est essentiel pour augmenter les chances de survie des victimes. De même, cela leur apprend à ne pas paniquer et à bien réagir car en pleine mer, face à une personne faisant un malaise cardiaque, il n’est pas du tout évident de rester calme. En outre, cette formation leur fait prendre conscience des risques et les aide à identifier les symptômes d’un infarctus. En résumé, elle est réellement indispensable.