Le 4 octobre dernier, l’Académie nationale de médecine a publié un rapport sur l’arrêt cardiaque subit dans lequel elle pointe le retard de la France en matière de formation du public aux gestes qui sauvent. En effet, elle rappelle que dans notre pays moins de 30% des individus sont formés au massage cardiaque et à l’utilisation d’un défibrillateur. Or, chaque année, 40 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque survenant hors d’un hôpital. Et dans la majorité des cas, 75 à 80%, cet accident se déroule à domicile, en présence d’un témoin dans 70% des cas. D’où l’importance et la priorité de former les Français aux premiers secours.
Un rapport dressant un constat assez alarmant
Dans sa publication, l’Académie indique qu’en France, le taux de survie à un arrêt cardiaque extrahospitalier est de moins de 10%. Et il est notamment dû au manque de formation des Français car comme les Sages le précisent, une « défibrillation appliquée dans les premières minutes suivant l’effondrement du patient permet d’attendre des taux de survie de plus de 50% ». Ils révèlent donc le retard de la France, où les adultes et les adolescents sont encore peu nombreux à être formés aux gestes qui sauvent. Par exemple, seuls 55% des collégiens savent pratiquer un massage cardiaque et se servir d’un défibrillateur alors que la loi prévoit à leur égard une formation obligatoire. C’est pourquoi, d’après leurs constations, il est urgent et prioritaire de mieux former la population.
Un programme reposant sur 4 grandes mesures
Pour remédier à cette situation, l’Académie propose 4 mesures :
- Améliorer la localisation des défibrillateurs afin de faciliter leur recherche, notamment via des applications sur les smartphones.
- Former l’ensemble de la population aux gestes qui sauvent avec des formations obligatoires à certaines périodes, lors de l’entrée à l’université par exemple, ou lors de l’obtention du permis de conduire ou d’une embauche.
- Créer une structure de coordination qui regrouperait les organismes dispensant des formations de secourisme pour aider les Français à savoir à qui s’adresser. Les Sages évoquent également l’harmonisation de ces stages qui devraient être renouvelés tous les 5 ans.
- Lever les freins, les inhibitions pour que les gens n’aient plus peur d’intervenir quand une personne est en arrêt cardiaque. L’Académie demande donc que soit instaurée une « loi du bon samaritain » qui protégerait le premier intervenant.
Des mesures pleines de bon sens, qui pourraient être mises en place assez rapidement et facilement. Il faut donc souhaiter que leur rapport soit pris en compte par les autorités publiques et que leurs propositions soient développées pour rattraper notre retard et augmenter le taux de survie des victimes.