L’histoire du défibrillateur
1899 : Découverte des effets du choc électrique sur le cœur animal : Jean-Louis Prévost / Fédérico Battelli
Jean-Louis Prévost est né à Genève en 1838. Il décède en 1927.
Après des études de neurologie à Zurich, Berlin, Vienne et Paris, il est interne auprès du neurologue Alfred Vulpian en 1864. Il publie la même année un ouvrage sur le « ramollissement cérébral » et un mémoire sur la paralysie infantile. Sa thèse sera consacrée aux lésions cérébrales unilatérales.
Il obtient son doctorat à Paris en 1868, crée son propre laboratoire à Genève, et est nommé professeur de thérapeutique à la faculté de Genève en 1876.
Avec son assistant Fédérico Battelli (1867-1941) il réalise en 1899 les 1ers essais de « chocs électriques » sur des animaux. Le maître et son assistant découvrent qu’un choc électrique peut stopper l’activité d’un cœur, mais également le relancer lorsqu’il est en état de fibrillation ventriculaire.
1957 Le 1er patient sauvé par une défibrillation
William Bennet Kouwenhoven de nationalité Américaine est né en 1886. Il est décédé en 1975.
Il était appelé « le père de réanimation cardio pulmonaire (RCP).
Après un diplôme d’ingénieur en électricité à Karlsruhe (Allemagne), Kouwenhoven est devenu professeur à l’Université Johns Hopkins (Baltimore/Maryland) en 1914.
Ses recherches portaient sur l’effet de l’électricité sur le corps humain.
Entre 1938 et 1954, nommé doyen de l’université, Kouwenhoven a développé et perfectionné le 1er défibrillateur cardiaque électrique sur « poitrine fermée ». Tous les tests précédents avaient été réalisés directement sur le cœur, après avoir « ouvert » la poitrine.
Il a également vulgarisé le principe du massage cardiaque (RCP).
En 1957, le 1er cas d’utilisation du défibrillateur sur un humain est recensé
Il ne s’agit pas de Kouwenhoven qui a utilisé le défibrillateur prototype, mais le docteur Gottleib Friesenger qui l’avait assisté lors de ses nombreux tests.
Lors d’un banal examen, le Dr Friesenger voit son patient s’effondrer en situation d’arrêt cardiaque.
Il décide d’utiliser le prototype, et au 2ème choc, le patient est réanimé.
Suivant à la lettre les recommandations de Kouwenhoven, le Dr Friesenger avait demandé à un interne de masser en continu.
1980 Le 1er défibrillateur cardiaque implantable
Michel Mirowski est né à Varsovie en 1924. Il est décédé en 1990.
Il a suivi ses études à Tel-Aviv avant d’émigrer aux USA en 1968.
A son arrivée aux USA, ses prédictions d’implanter un jour un défibrillateur cardiaque dans le corps humain le font passer pour doux rêveur. Les appareils pèsent en effet entre 13 et 18 kg.
Mais Mirowski persiste, persuadé qu’un choc électrique distribué directement sur le cœur plutôt que sur la poitrine demande moins de puissance. A son avis, un choc de 20 joules serait suffisant. De fait, il est possible de miniaturiser le défibrillateur.
En 1970, il met au point le 1er prototype, mais continue à l’améliorer afin qu’il soit toujours plus léger.
En 1980, une première implantation a lieu sur une patiente de 57 ans.
Le défibrillateur est encore assez lourd : 300 grammes, ce qui impose de l’implanter dans la paroi abdominale. Aujourd’hui, ils sont suffisamment fins et légers pour être placés sous la clavicule ou sous la peau.
Paul ZOLL : une avancée significative dans l’industrialisation du défibrillateur externe
Paul Maurice Zoll de nationalité Américaine est né en 1911. Il est décédé en 1999.
Né à Boston, Paul Zoll a suivi sa formation à la Faculté de médecine de Harvard.
De confession Juive, il a pratiqué durant toute sa carrière à l’hôpital Beth Israël de Boston.
En 1952, il publie une étude sur la réanimation cardiaque avec des chocs électriques de 100 à 150 volts.
En plus de ses recherches, il s’associe rapidement avec la société Electrodyne pour la conception d’un stimulateur cardiaque implantable. Mais l’expérience n’est pas concluante.
En 1980, à l’âge de 69 ans, Paul Zoll a créé la société du même nom « Zoll Medical », aujourd’hui une des toutes premières au monde en matière de conception de défibrillateur externe.