En octobre 2017, quelques mois après son élection, Emmanuel Macron indiquait vouloir former 80% de la population française aux gestes qui sauvent d’ici à la fin de son mandat. Un objectif assez ambitieux quand on sait le retard accumulé par la France à ce sujet par rapport à d’autres pays d’Europe. Et pourtant, il se pourrait que cet objectif soit atteint (ou presque, tout du moins), car depuis les attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre 2015, le nombre de personnes formées aux premiers secours augmente. De même, les Français sont de plus en plus demandeurs et n’hésitent plus à participer à une formation. Bien sûr, il faudra encore du temps pour atteindre ce taux de 80%. Néanmoins, il est important de signaler ce changement – comme l’a fait le journal La Croix fin juillet dans une enquête sur le secourisme et les Français – qui prouve la volonté des petits et grands d’apprendre les gestes permettant de sauver des vies.
De nombreuses initiatives pour sensibiliser la population
Depuis quelques années, dans tout l’Hexagone, les formations aux gestes qui sauvent se multiplient. La Croix-Rouge en organise régulièrement, comme les bénévoles de la Protection civile. Des campagnes de sensibilisation ont été menées pour inciter les Français à se former. Par exemple, en insistant sur le fait que les sessions d’initiation ne durent pas longtemps (2h), sont accessibles à tous et souvent, gratuites. Mais aussi en rappelant que les accidents et arrêts cardiaques touchent tout le monde et qu’en cas d’arrêt, il est indispensable d’agir vite pour augmenter les chances de survie des victimes. De même, les campagnes ont tenté de démystifier le message cardiaque. En effet, souvent, les gens n’osent pas en faire un de peur de mal faire, de blesser la victime. Or, c’est l’inverse (ne rien faire) qui peut entraîner la mort. En outre, les associations organisant des formations n’ont pas hésité à développer leurs offres pour toucher un public plus large. Par exemple, en proposant des stages aux entreprises, à des collectivités locales et pas uniquement à des particuliers. On trouve également des applications pour les smartphones qui permettent de géolocaliser les défibrillateurs ou d’apprendre les gestes qui sauvent.
Et si la France rattrapait enfin son retard en matière de secourisme ?
La formation aux premiers secours sera-t-elle un jour un réflexe en France ? On l’espère ! En attendant, il faut savoir reconnaître les progrès et aujourd’hui, on ne peut que constater la prise de conscience des citoyens et des responsables politiques. D’autant que cela concerne l’ensemble de la population, les enfants comme les adultes. Les plus jeunes se sentent particulièrement concernés. Rappelons à ce propos qu’une formation au secourisme est obligatoire à l’école et que d’ici 2022, tous les collégiens de 3ème seront formés aux premiers secours. Enfin, de nombreux défibrillateurs ont été installés un peu partout en France ces dernières années, bien qu’il y ait des disparités entre les communes, départements et régions. Et en 2018, une loi rendant obligatoire la présence de DAE dans les établissements recevant du public a été promulguée. Prochaine étape : la création d’une base de données référençant avec précision les défibrillateurs disponibles sur le territoire. Ainsi, cela permettra de savoir dans quelles zones géographiques il est nécessaire d’augmenter le nombre de défibrillateurs.