Le défibrillateur, un appareil vital en cas d’arrêt cardiaque extrahospitalier

Lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiaque, ses chances de survie augmentent si elle reçoit rapidement – dans les premières minutes – des soins d’urgence. L’appel aux services de secours, la réalisation d’un massage cardiaque et l’utilisation d’un défibrillateur en font partie.
Or, malheureusement, quand l’arrêt cardiaque survient hors de l’hôpital, l’issue est fatale dans « 90% cas ». Tel est le bilan dramatique dressé par Frédéric Lapostolle, professeur de médecine d’urgence à l’université Paris 13, et relayé dans un article du JDD du 10 décembre 2024. Deux raisons peuvent expliquer ce chiffre :

Les DAE hors-service ou non-conformes ;
Le manque de formation des Français aux premiers secours.

Le problème des DAE défectueux ou difficilement accessibles

Selon une étude menée par notre société Matecir Defibril, et rendue publique il y a quelques mois, un tiers des défibrillateurs étaient défectueux ou probablement hors-service en France. Sont notamment en cause :

Les mauvaises conditions de stockage ;
La péremption des piles, batteries ou électrodes.

Plus généralement, le problème vient d’une absence de maintenance de ces appareils. Cependant, quand un DAE ne fonctionne pas correctement, voire pas du tout, il ne peut remplir son rôle et donc, sauver une vie.

Il existe aussi un autre souci avec les défibrillateurs : leur accessibilité. En effet, sur les quelques 500 000 appareils disponibles en France :

Moins d’un tiers d’entre eux sont répertoriés dans la base de données Géo’DAE, qui facilite pourtant leur localisation ;

80% ne sont pas accessibles 24h sur 24 et 7 jours sur 7, comme l’indiquait le professeur Gérard Helft, président de la Fédération française de cardiologie, dans l’article du JDD susmentionné. Ils ne sont donc pas utilisables à tout moment, ce qui est problématique puisqu’un arrêt cardiaque peut survenir n’importe où, n’importe quand.

Le retard de la France en matière de formation aux gestes qui sauvent

Une 3ème raison explique le nombre élevé de décès lorsque les arrêts cardiaques sont extrahospitaliers : le manque de formation des Français aux premiers secours.
Certes, de plus en plus de citoyens sont formés. Mais c’est encore insuffisant, comme le rappelle le Pr Helft au JDD, puisqu’aujourd’hui, « entre 30 et 40% des Français ont bénéficié d’une formation ». Selon lui, il faudrait mettre en place des formations répétées, pour rappeler ces gestes qui s’oublient au fil des ans, en particulier lorsqu’ils ne sont pas pratiqués. Un format court, 1h ou 2h, pour actualiser les connaissances des personnes formées. Cela permettrait d’augmenter les chances de survie des victimes, qui sont plus élevées quand le massage cardiaque est couplé à l’utilisation d’un défibrillateur.