Une formation professionnelle très utile
«Nous étions sur le point de partir sur une opération à Brunoy (Essonne) lorsque nous avons entendu une annonce du chauffeur nous prévenant qu’une personne faisait un arrêt cardiaque à bord du train qui entrait en gare de Melun». Le 30 juin dernier est encore gravé dans l’esprit d’Agnès Cantérini, 41 ans.
À bord d’un transilien en provenance de Paris., un passager d’une cinquantaine d’années vient de faire un arrêt cardio-respiratoire et Agnès, qui est aussi pompier volontaire à la caserne de Vulaines-sur-Seine depuis plus de dix ans, se précipite aussitôt à bord du train.
«La rame s’est arrêtée à notre hauteur. Un moniteur de secourisme d’EDF était déjà en train de prodiguer un massage cardiaque à la victime. J’ai aussitôt pris le relais. L’homme avait le teint bleu et se trouvait en état de mort apparente.»
Les bons gestes
Agnès multiplie alors les massages cardiaques et les bouche-à-bouche. Ses collègues, qui avaient sécurisé le périmètre, lui apportent le défibrillateur automatique de la gare.
Malgré un premier électrochoc, l’homme ne revient pas à lui. La victime finit par reprendre conscience après un deuxième électrochoc, au bout de sept interminables minutes.
Trois minutes plus tard les pompiers de Melun sont arrivés et l’ont perfusé. Selon moi il a eu beaucoup de chance ! »
Cet acte d’héroïsme ordinaire semble tout naturel à Agnès, qui travaille à la SNCF depuis 2001. «Je mets souvent mes compétences de secouriste en pratique lors de malaises de passagers, mais c’est la première fois que je contribue à sauver une vie en service», raconte la contrôleuse, qui a tenu à souligner la bonne réaction de l’ensemble de ses collègues. «Toute la chaîne de secours s’est mise en place de manière très efficace. Le chauffeur a eu la présence d’esprit de faire entrer le train en gare, plutôt que de l’arrêter sur les voies, ce qui nous a permis d’intervenir plus rapidement et d’amener le défibrillateur sur place.»
Un défibrillateur permet de réanimer une personne inconsciente jusqu’à combien de temps après l’attaque cardiaque ?
Le délai est de quelques minutes, en sachant que plus on intervient rapidement, plus les chances de survie augmentent. Les professionnels du secourisme disent que chaque minute qui s’écoule emporte avec elle 10% de chances de survie. L’idéal est d’intervenir en moins de 4 minutes.