On en a tous déjà fait l’expérience, notre visage dévoile nos émotions. On peut y lire de la tristesse, de la colère, de la joie, de la fatigue, de l’anxiété… Et d’après des chercheurs du centre national pour les maladies cardiovasculaires en Chine, il serait aussi possible de détecter des symptômes de maladies cardiaques. Mais à la différence de nos sentiments, un simple regard ne suffirait pas à les repérer. Pour les analyser, il faudrait utiliser les nouvelles technologies et plus précisément, l’intelligence artificielle. Comme ces scientifiques l’expliquent dans un article daté du 20 août 2020 dans l’European Heart Journal, ils ont réussi à en développer une qui est capable d’analyser un selfie pour évaluer le risque d’un patient de souffrir d’une pathologie cardiaque.
Le visage, source de nombreux indices sur la santé du cœur
Certains symptômes des maladies cardiaques sont visibles sur le visage, comme des rides et du xanthélasma. C’est pourquoi les chercheurs ont souhaité déterminer si un outil pouvait les détecter sur une photographie. Pour cela, ils ont étudié près de 5800 patients, qui ont été soumis à divers examens afin d’évaluer leur santé cardiaque. De même, des infirmières ont réalisé 4 clichés de leur visage. A partir de ces données, les scientifiques ont pu développer un algorithme, qui a été testé sur 1013 patients. Et lors des tests, l’intelligence artificielle qu’ils avaient mise au point a pu identifier une maladie cardiaque correctement dans 80% des cas. Dans leurs conclusions, on peut lire que le nez, le front et le menton sont les parties du visage qui permettent d’obtenir les meilleurs résultats.
Miser sur les nouvelles technologies pour détecter plus tôt des maladies cardiaques et mieux les soigner
Suite à leur étude, les chercheurs ont indiqué qu’ils aimeraient développer une application destinée aux patients à risque. Mais pour l’instant, ce n’est qu’un projet car ils doivent poursuivre leurs recherches et surtout, répondre aux questions éthiques soulevées par l’utilisation des nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Comme le précise le directeur de l’étude, Zhe Zheng, « les recherches futures sur des outils cliniques doivent faire attention à la confidentialité, aux questions d’assurances et tous les autres aspects sociaux, pour s’assurer que l’utilisation [de l’intelligence artificielle et des données récoltées] est uniquement médicale ». Si un tel outil venait un jour à être disponible, il pourrait permettre une meilleure prise en charge des patients, surtout aux stades précoces, et ainsi réduire le nombre des décès imputables aux maladies cardiaques (17,7 millions de morts chaque année dans le monde selon l’OMS).