Pour de nombreux patients, le confinement et l’épidémie de Covid-19 ont modifié leur prise en charge et leur suivi médical pendant plusieurs semaines. Et c’est notamment le cas des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque. Mais comment évaluer les effets de cette période si particulière ? Comment savoir si ces patients ont davantage souffert ? Pour répondre à ces questions et tenter d’y voir plus clair, le Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies (GICC) de la Société française de cardiologie a décidé de lancer une étude auprès des malades. Pour cela, un questionnaire a été mis en ligne sur Internet. Ce dernier étant destiné aux individus atteints d’insuffisance cardiaque chronique.
Un appel à témoins pour mieux comprendre les effets du confinement
Comme l’explique le Pr Erwan Donal, qui travaille au service de cardiologie du CHU de Rennes, lors du confinement « l’accès aux soins était compliqué ». Des consultations ont été déprogrammées par exemple, et de manière générale, les médecins ont constaté que les malades étaient réticents à consulter. Seulement, cela ne permet pas à ces derniers de déterminer les conséquences du confinement, qui a tout de même duré 2 mois, sur les patients souffrant d’une cardiopathie sévère. Pathologie qui, chaque année, entraîne plus de 200 000 hospitalisations en France et cause 70 000 décès. De même, il faut savoir qu’en temps normal, l’insuffisance cardiaque peut être déstabilisée par une infection. C’est pour cela que le traitement doit régulièrement être ajusté, tous les mois. Or, lors du confinement, cet ajustement mensuel n’a pas eu lieu. Heureusement, de nombreux médecins ont tout de même pu suivre des patients grâce à la télésurveillance.
Une vaste étude observationnelle, anonyme et accessible en ligne
Avec cette enquête, le GICC souhaite en savoir plus sur le ressenti des patients atteints d’insuffisance cardiaque sur leur maladie, son évolution, sa prise en charge. Elle doit également les aider à analyser et comprendre les conséquences du confinement et de l’épidémie sur leur maladie. Mais aussi à évaluer la manière dont les malades ont respecté leurs règles d’hygiène de vie (alimentation sans sel, activité physique notamment). En résumé, le GICC et les médecins ont besoin de savoir comment ils ont vécu la situation. Et ils devraient obtenir des réponses grâce au questionnaire récemment mis en ligne, qui comporte une vingtaine de questions et qui est anonyme. Les participants sont invités à y répondre spontanément. Il ne s’agit pas de pointer du doigt des comportements, mais d’évaluer les effets de cette situation inédite.