La dépression pourrait augmenter le risque de souffrir d’une maladie cardiovasculaire


Dans le monde, plus de 300 millions de personnes souffriraient de dépression selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une maladie mentale aux diverses conséquences puisqu’elle a des effets sur la vie de famille, professionnelle, les relations sociales et la santé. Ces dernières années, plusieurs études ont montré qu’elle jouait un rôle dans le développement d’autres pathologies. Et d’après les travaux de chercheurs canadiens, dont les résultats ont été récemment publiés dans la revue médicale JAMA Psychiatry, elle pourrait également provoquer un dysfonctionnement cardiaque et des maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi, selon eux, il faudrait considérer les symptômes dépressifs comme des facteurs de risque, au même titre que le tabagisme par exemple.

<h2>Un dysfonctionnement cardiaque causé par les symptômes dépressifs </h2>

Pour leur étude, les chercheurs de l’université de Simon-Fraser au Canada ont suivi 145 862 personnes âgées de 35 à 70 ans et provenant de 21 pays. Parmi les participants, 11% avaient signalé au moins 4 symptômes dépressifs. Le but de leur enquête était de déterminer si des recherches antérieures, ayant fait un lien entre la dépression et le développement de maladies cardiovasculaires, menées dans des pays occidentaux « pouvaient être généralisées à d’autres parties du monde ». Et c’est le cas puisqu’ils ont « obtenu des résultats similaires dans les pays à tous les niveaux économiques ». Après avoir analysé les résultats de leur suivi, les chercheurs ont établi que, toutes causes confondues, les participants ayant au moins 4 symptômes dépressifs étaient exposés à un risque accru de mortalité de 17% et de maladie cardiovasculaire de 14%. De même, ils ont constaté que les risques étaient deux fois plus importants dans les zones urbaines et chez les hommes (alors que de manière générale, ils sont moins sujets à ces symptômes que les femmes).

<h2>La dépression, un facteur de risque à ne plus négliger </h2>

Pour ces chercheurs, cela ne fait aucun doute, les symptômes dépressifs doivent être considérés comme des facteurs de risque afin de mieux prévenir les maladies cardiaques et éviter les décès précoces. Selon eux, c’est indispensable si « les gouvernements veulent atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé ». D’où la nécessité de sensibiliser les populations sur les risques et de mettre en place une politique globale de lutte contre la dépression. Et cela serait urgent car, comme les auteurs de cette étude le rappellent, le nombre de personnes souffrant de cette maladie pourrait augmenter à cause de la pandémie de Covid-19.