1 8000 vies « sacrifiées » chaque année
800 victimes par an d’incendie et une législation sur l’équipement en extincteurs extrêmement rigoureuse.
3500 victimes par an de la délinquance routière et des moyens colossaux consacrés à combattre ce fléau.
50 000 victimes par an d’un arrêt cardiaque, dont 10 à 12 000 sur la voie publique, au travail ou dans un environnement sportif, dont 8000 d’entre-elles qui auraient pu être sauvées…
Connaissiez-vous seulement ces chiffres ?
Mourir dans son lit à 90 ans est une « belle mort » dit-on. Mais mourir d’un arrêt cardiaque à 15 ans sur un terrain de foot ? à 40 ans sur un terrain de tennis ou à 50 ans sur son lieu de travail ? Dans tous ces cas, les familles des victimes ne penseront certainement pas qu’il s’agit d’une « belle mort ».
Chaque année, 8000 vies pourraient être sauvées ! 8000 familles dévastées pourraient être épargnées…
Et pourtant, rien, ou pas grand-chose, ne bouge.
2 La France pays cancre de la formation au massage cardiaque
En France, 15% de la population sont formés au massage cardiaque, pour un taux de survie de 5%.
En Allemagne, 70% de la population sont formés à ces mêmes gestes, pour un taux de survie de 30%.
Seulement 1 parent sur 6 saurait sauver son enfant en France. Comment se justifient les 5 autres qui refusent de consacrer une heure 30 de leur vie pour apprendre des gestes très simples ?
4-5 minutes pour une vie!!
Avec ou sans défibrillateur, si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, vous devrez immédiatement réaliser le massage pour que le sang circule et oxygène le cerveau. Au-delà de 4-5 minutes, des séquelles neurologiques irréversibles apparaitront.
1h30 de formation ! Ce n’est même pas le temps d’un film ou d’une série télévisée ! Apprenez ces gestes essentiels !
3 Cher un défibrillateur ? Quel est le prix d’une vie ?
Un défibrillateur de qualité coutera 1100 à 1300€ H.T.
Sa durée de vie est estimée, en toute fiabilité, à 10 ans. Durant ces 10 ans, le coût de l’entretien et des consommables sera de l’ordre de 200€ H.T / an.
Coût total sur 10 ans : entre 3000 et 3300 € H.T, soit 3600 et 3900 € TTC..
Lisez attentivement ce qui suit.
Selon le rapport du Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective « L’évaluation socioéconomique des investissements publics », publié en septembre 2013 par la mission présidée par Émile Quinet, il est indispensable, dans un contexte de rareté durable de la ressource budgétaire, de rationaliser les dépenses publiques, qu’elles soient de fonctionnement ou d’investissement.
Le «Rapport Quinet», qui se situe dans une longue lignée de réflexions fondées sur l’usage du calcul socio-économique, actualise et enrichit les valeurs de référence nécessaires à ce calcul, et notamment la référence d’une valeur de la vie humaine, qu’il qualifie de valeur de la vie statistique (VVS) pour éviter toute ambiguïté. En effet, cette valeur doit être comprise non comme une valeur de la vie humaine mais comme l’effort que la collectivité est prête à consentir pour réduire un risque de décès. La VVS permet ainsi d’évaluer l’impact d’une dépense, d’une réglementation, d’un investissement sur le risque décès.
Dans les évaluations des projets d’investissement du secteur des transports, cette référence est utile par exemple pour apprécier les gains des investissements visant à réduire le risque d’accident sur les infrastructures.
Elle est aussi utile pour apprécier les impacts sur la santé de la pollution atmosphérique occasionnée par le secteur des transports ou par tout autre secteur.
A l’identique du rapport publié en 2012 par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques – www.oecd.org), le rapport Quinet retient pour la France une valeur statistique de la vie (VVS) de référence de 3 millions d’euros (2010) dont l’actualisation est à effectuer selon la croissance du PIB par habitant.
Vraiment cher le défibrillateur ?
4 La réglementation concernant les salariés.
Il n’existe pas de loi formelle imposant l’équipement en défibrillateur à un employeur, qu’il s’agisse d’une collectivité, d’une entreprise, commerciale ou non, recevant du public ou non.
Mais cette loi est-elle vraiment nécessaire ?
Le code du travail impose à l’entreprise de mettre à disposition du personnel tous les moyens destinés à sauver la vie.
Le défibrillateur n’est-il pas un de ces moyens au même titre qu’une trousse de 1ers secours, surtout maintenant qu’il est utilisable par tout un chacun ?
Pour un ERP (établissement recevant du public) ou une entreprise commerciale accueillant des clients, la question de s’équiper ne doit donc pas se limiter au risque de voir un visiteur ou un client décéder d’un arrêt cardiaque. Ils doivent impérativement se poser la question pour leur personnel.
5 Trois bonnes raisons pour ne pas acheter un défibrillateur sur les sites internet marchands
Le directeur des achats d’une grande collectivité s’étonnait que le type unique de défibrillateur choisi après appel d’offres ne répondait pas en pratique aux différents besoins d’équipement : des bureaux, de la rue, des écoles, des associations de 3ème âge, des stades, piscines, des gymnases, …..
A croire que le parc automobile utilisé par le service technique, celui des espaces verts, des adjoints au maire, et du député maire, était composé d’un seul type de véhicule. Des berlines pour les espaces verts ou des camionnettes pour le maire ?
Acheter un défibrillateur impose une analyse préalable
1) Cible
- Pour qui ? (âge, localisation)
- Où (intérieur, extérieur)
- Mobile ou dans un boitier ?
2) Pérennité
Le fabricant dispose-t-il d’une filiale en France ? Fabrique t-il ses consommables ?
Le fabricant est-il un professionnel de la cardiologie ou juste un électronicien ?
Vérifiez les agréments, d’autant plus que la réglementation Européenne va durcir ses exigences en modifiant la classification du défibrillateur (de classe IIb en classe III) en tant que Dispositif médical. Le marquage C.E sera plus complexe à obtenir, et des fabricants vont disparaitre de ce marché.
En résumé, ne prenez pas le risque d’acheter un appareil que vous devrez jeter dans 4 ou 5 ans parce que vous ne trouverez plus les consommables, ou que la marque ne sera plus représentée en France.
3) Financier
Vous savez qu’une imprimante peut être littéralement offerte, si vous acceptez de payer très cher les cartouches par la suite.
Faites également attention avec le défibrillateur, composé de produits (consommables : batterie, électrodes) dont la durée de vie est limitée (péremption) même sans utilisation.
Calculez le prix des consommables à 10 ans !
6 La réglementation sur la maintenance des défibrillateurs : des mensonges éhontés.
Il est fréquent de lire sur les sites internet « marchands » que la maintenance n’est pas obligatoire.
Comment est-ce possible d’affirmer un tel mensonge alors que les textes de loi sont beaucoup plus précis en matière de maintenance qu’en matière d’équipement ?
En tant que dispositifs médicaux de classe IIb (Directive 93/42/CEE-Annexe IX), les défibrillateurs sont soumis à une obligation de maintenance (Art R5212-25 à 28 du Code de la santé Publique). « L’exploitant (mairie, collectivité, entreprise…) doit mettre en place une organisation destinée à s’assurer de l’exécution de la maintenance (notamment la désignation de la personne en charge du suivi des appareils), réaliser un inventaire (identification du DAE et localisation) et tenir un registre des opérations de maintenance effectuée pour chaque défibrillateur ».
Ce texte est pourtant très clair et précis ! Et en toute logique, l’Etat a pris position par sa réponse à la question écrite du Sénateur Hervé Maurey (Eure) attirant l’attention du Ministre de l’intérieur sur la responsabilité des communes en matière d’accès aux défibrillateurs (réponse du Ministère de l’intérieur publiée dans le JO Sénat du 11/06/2015) :
Ainsi, dans le cas des défibrillateurs cardiaques, les conséquences d’une défaillance imputable à l’appareil ne pourraient engager la responsabilité du maire que si celui-ci n’a manifestement pas accompli les démarches nécessaires à son bon fonctionnement, comme l’installation et l’entretien par un professionnel.
Il est évident que cela concerne de fait tous les titulaires d’un défibrillateur.
Force est de constater que ces affirmations mensongères sont rapportées par les sites de sociétés dont l’effectif est limité à 1 ou 2 personnes, donc dans l’incapacité totale d’assurer la prestation de maintenance. Pour ne pas perdre une vente, il vaut donc mieux mentir et laisser la responsabilité d’un drame au titulaire du défibrillateur.
7 Un futur et proche scandale sanitaire
MATECIR DEFIBRIL a audité les défibrillateurs de plus de 200 collectivités et entreprises.
Le résultat est édifiant : 42% des défibrillateurs analysés ne sont pas en état de fonctionner.
Les raisons ne se limitent surtout pas au remplacement des consommables (électrodes et piles).
Limiter la maintenance du défibrillateur au changement des consommables équivaudrait à entretenir votre voiture en vous contentant de changer les pneus. Si le démarreur ne fonctionne pas, les pneus neufs ne serviront à rien !
Les distributeurs proposant une offre d’assistance aussi limitée ne disposent pas du personnel technique capable d’aller sur le terrain et se contentent de gérer les dates des consommables sur simple tableur Excel, ce que tout le monde peut faire.
8 Le défibrillateur, un dispositif médical sujet à des alertes de sécurité ignorées dans 90% des cas
Une importante raison du mauvais état du parc installé est l’ignorance par les titulaires des alertes de sécurité. Comme pour tout dispositif médical, les fabricants (sérieux) sont dans l’obligation de signaler à l’ANSM, les problèmes rencontrés par leurs appareils. On parle d’alertes de sécurité ou de « matériovigilance ».
L’ANSM a mené en avril 2014 une enquête téléphonique auprès des responsables de la gestion des DAE.
Sur les deux dernières années, plus de 90% des responsables de ces structures indiquent n’avoir pas reçu d’alerte de sécurité du fabricant (distributeurs) de leurs DAE alors que la majorité des fabricants de ces dispositifs ont communiqué sur certains de leurs dispositifs sur la même période.
Nous affirmons qu’en 2017, plus de 150 cas de dysfonctionnement d’un défibrillateur feront perdre les dernières chances de vie d’une victime.
En 2018, ce chiffre passera à 250. Il ne cessera d’augmenter les années suivantes si rien ne change.
9 Le mensonge de l’autotest repris par les distributeurs.
Pourquoi se faire du souci alors que le défibrillateur est équipé d’un autotest, vous indiquant que l’appareil est HS ? Cette question posée dans de nombreux sites marchands est une insulte au bon sens.
1) Si la panne concerne l’autotest, comment fera t-il pour s’auto diagnostiquer puisqu’il est défaillant ?
2) L’image ci-dessous est une paire d’électrodes que nous avons volontairement souillée, puis coupée. Elle ne permettra évidemment pas de secourir une victime.
L’auto test du DAE concerné n’a émis aucune indication. Ni sur le moment, ni le lendemain, ni la semaine suivante.
3) En plus de la batterie délivrant l’énergie du choc, certains défibrillateurs sont équipés d’une pile interne.
Si cette pile existe, c’est qu’elle jour un rôle dans le fonctionnement du DAE.
Bien évidemment, cette pile interne a une durée de vie limitée.
Or, aucun autotest des défibrillateurs concernés n’avertit lorsque cette pile interne est vidée de son énergie.
4) L’autotest ne diagnostique évidemment pas les alertes de sécurité/matériovigilance.
Pour résumer, l’autotest ne couvre pas les principales causes de dysfonctionnement d’un défibrillateur.
10 La maintenance du défibrillateur : un travail déclaré ?
Nombreux sont les distributeurs vantant leur capacité de respecter 2 points fondamentaux de la maintenance :
– La Hotline, permettant au titulaire d’être informé en cas de problème sur son défibrillateur, 365 jours / an.
Une hotline de 8h00 à 22h00 pendant 365 jours = 5110 heures = 3,2 postes à temps plein.
Pour une entreprise de moins de 3 personnes, il faut donc abandonner week-end, jours fériés et congés.
– La Responsabilité Civile (RC) de l’entreprise et les salariés
Comment proposer de la maintenance sans effectif ? En sous-traitant auprès d’associations de secouristes, généralement sous la loi de 1901 (sans but lucratif).
Nous affirmons qu’une association de secourisme est à la maintenance ce qu’est le moniteur d’auto-école est à la mécanique.
Par ailleurs, ces associations généralement dédiées à la formation ne disposent pas d’une Responsabilité Civile propre à une activité très réglementée. Enfin, les intervenants ne sont pas salariés.
Dans le cas d’un dysfonctionnement du défibrillateur avec décès du patient et plainte déposée par la famille contre le titulaire du défibrillateur, vers qui celui-ci pourra-t-il se tourner ? Vers une société sans salarié technique qui elle-même devra se tourner vers une association sans R.C Professionnelle appropriée ?
[…] fr – 10 CONSTATS DÉMONTRANT LES INCOHÉRENCES D’UN SYSTÈME AUTOUR DU DÉFIBRILLATEUR AUTOMATISÉ EXTE… […]