En France, l’installation de défibrillateur est obligatoire seulement pour certains établissements recevant du public. La loi a d’ailleurs été renforcée en juin 2018. Mais dans les sites privés, comme les entreprises, il n’y a pas encore d’obligation. Pourtant l’efficacité de ce dispositif médical n’est plus à prouver. D’ailleurs, plusieurs études récemment présentées lors du Symposium des sciences de la réanimation de l’American Heart Association rappellent les bénéfices de la présence de DAE dans les espaces publics. Cependant, un point négatif reste à signaler : la prise en charge des femmes qui est plus faible que celle des hommes.
Un équipement qui augmente réellement les chances de survie
Durant ce Symposium, les résultats de deux études ont été dévoilés. La première a été réalisée au Japon et permet d’avoir des chiffres quant aux bénéfices médicaux de la présence des défibrillateurs dans les lieux publics. Pour cette enquête, 1743 patients ayant été victimes d’arrêts cardiaques hors hôpital ont été étudiés. 336 d’entre eux, soit 19,3%, ont été pris en charge avec un DAE avant l’arrivée des secours. Et près de 30% de ces patients ont survécu plus d’un mois avec un état neurologique favorable contre seulement 9,7% pour ceux qui n’ont pas subi de défibrillation avant l’intervention des secours. De plus, une autre étude américaine a mis en évidence le bénéfice économique des DAE, même dans les lieux où les arrêts cardiaques sont moins fréquents car le coût de ces dispositifs publics, « pour gagner une année de vie de qualité était d’environ 50 000 dollars », une somme jugée comme étant raisonnable au vu de l’utilité de ces appareils.
L’inégalité entre les femmes et les hommes en matière de massage cardiaque
En revanche, lors de ce Symposium, un (gros) point négatif a été exposé : une prise en charge plus faible des femmes en arrêt cardiaque par des passants. Ce résultat fait suite à une étude menée par l’Ecole de médecine de l’Université du Colorado, qui recherchait les raisons pouvant expliquer cette moins bonne prise en charge. Pour cela, les auteurs de l’enquête ont interrogé 54 personnes via des questionnaires ouverts. Il en ressort que les témoins des arrêts cardiaques féminins ont peur d’intervenir. En fait, ils craignent un contact inapproprié, de causer des dommages physiques et surtout, l’accusation d’agression sexuelle, la poitrine étant dans ce cas, considérée pour de nombreuses personnes comme un obstacle à la pratique d’un massage cardiaque. En outre, la méconnaissance des symptômes d’un arrêt cardiaque chez une femme est aussi pointée du doigt. Or, comme le rappelle si bien une des auteurs de l’étude le Dr Sarah M. Perman, réaliser ce massage « sauve des vies et devrait être systématique pour toute personne qui s’effondre quel que soit son genre, sa race ou son ethnicité ».