Fréquemment, la presse fait écho de joueurs de football victimes d’un arrêt cardiaque. Si certains peuvent être sauvés par les équipes de secours ou par des témoins, d’autres malheureusement n’y survivent pas. Face à ce constat, une question se pose : serait-il possible de réduire ces incidents et surtout, de les éviter ? Une interrogation formulée par France 3 Bretagne suite à l’arrêt cardiaque d’un footballeur de l’équipe de Pluvigner, dans le Morbihan, le dimanche 18 octobre dernier. Agé de 27 ans, il s’est écroulé sur le sol pendant le match. Pris en charge par des spectateurs, qui ont réalisé un massage cardiaque pour le réanimer, il a ensuite été transporté à l’hôpital. Lors de son transfert, son état était préoccupant mais aujourd’hui, il va mieux puisqu’il a pu rentrer chez lui à la fin du mois pour commencer sa convalescence. Néanmoins, ce nouvel accident nous rappelle l’importance de la prévention et de la formation aux gestes des premiers secours.
Réaliser des électrocardiogrammes des joueurs professionnels et amateurs
Un arrêt cardiaque peut survenir à n’importe quel moment et concerne tout le monde, y compris les sportifs. Qu’ils soient professionnels ou amateurs, ils ne sont pas épargnés. Et comme l’indiquait à France 3 Bretagne le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes, « le risque 0 n’existe pas ». Pourtant, les joueurs sont suivis, soumis à divers examens médicaux. Mais il est impossible de prédire l’avenir et de savoir, si un jour, un footballeur fera un arrêt cardiaque, d’autant que certaines maladies cardiaques sont difficiles à détecter. Pour le Pr Carré, il faudrait généraliser les électrocardiogrammes (ECG) des sportifs. En effet, cet examen détecte « 80 à 85% des pathologies cardiaques ». Recommandé en cas de licence sportive, il n’est pas obligatoire. Or, bien que le sport aide à rester en bonne santé, il ne protège pas des arrêts cardiaques. En réalisant systématiquement des ECG des sportifs, amateurs et professionnels, il serait possible de « voir certaines pathologies et adapter en conséquence la pratique du sportif ». L’objectif étant d’éviter des morts subites sur les terrains.
Mieux former les sportifs aux gestes qui sauvent
Une autre piste permettrait de réduire ces accidents : apprendre aux sportifs à identifier et à écouter les symptômes d’une mort subite. Selon le Pr Carré, si ces derniers « écoutaient et respectaient leurs symptômes (souffle court, tachycardie, étourdissement) », « on pourrait éviter 30 à 40% des morts subites ». Et bien sûr, il faut également continuer à former toujours plus de citoyens aux gestes qui sauvent. Plus le nombre de personnes sachant réaliser un massage cardiaque augmente, plus on accroît les chances de survie des victimes d’un arrêt cardiaque. Cet incident du 18 octobre 2020 en est un bel exemple : l’intervention de spectateurs a contribué à sauver la vie du joueur de foot car ils l’ont réanimé en lui faisant un massage cardiaque.