Le principe
Le cerveau après un arrêt cardiaque représente un enjeu majeur pour la survie d’un individu. En effet, l’arrêt cardiaque entraîne l’interruption brutale de la circulation sanguine, privant ainsi le cerveau d’oxygène et de nutriments essentiels. L’une des premières conséquences observées dans ce contexte est la défaillance des fonctions cérébrales, ce qui peut entraîner des lésions irréversibles si la réanimation ne se fait pas dans un délai très court.
L’origine des lésions cérébrales liées à un arrêt cardiaque réside principalement dans l’absence d’irrigation sanguine. Le sang, transportant l’oxygène, est essentiel à la survie des cellules cérébrales. Après un arrêt cardiaque, si la circulation sanguine n’est pas rapidement rétablie, les cellules du cerveau commencent à se détériorer, ce qui peut conduire à une perte de fonctions cognitives et motrices. Le cerveau est un organe extrêmement sensible à toute privation d’oxygène, et même quelques minutes sans oxygène peuvent provoquer des dommages irréversibles. C’est pourquoi une prise en charge rapide, comme le massage cardiaque ou l’utilisation d’un défibrillateur, est cruciale pour augmenter les chances de survie et préserver les fonctions cérébrales.
Dans les premières minutes après un arrêt cardiaque, la respiration cesse, ce qui aggrave encore la situation. En effet, sans oxygène, les cellules du cerveau sont privées de ce dont elles ont besoin pour fonctionner normalement. Cette privation d’oxygène entraîne rapidement des lésions cérébrales irréversibles. Un examen clinique effectué immédiatement après l’incident permet d’évaluer l’état général du patient et d’agir en conséquence. Si la circulation sanguine n’est pas rétablie rapidement, la victime risque un coma profond, voire le décès.
Le système respiratoire joue également un rôle crucial dans la situation post-arrêt cardiaque. La respiration permet de renouveler l’oxygène dans le corps, et sans une fonction respiratoire correcte, il est pratiquement impossible de maintenir un niveau suffisant d’oxygène dans le sang. Dès lors, une assistance respiratoire est souvent nécessaire pour rétablir l’équilibre. Par exemple, dans le cadre d’une réanimation cardiorespiratoire (RCR), un bouche-à-bouche ou l’utilisation d’un appareil respiratoire peuvent être utilisés pour maintenir un apport d’oxygène au cerveau, permettant ainsi de limiter les dégâts cérébraux jusqu’à ce qu’un traitement médical plus complet soit effectué.
L’un des défis majeurs après un arrêt cardiaque est de comprendre la cause exacte de l’incident. Les arrêts cardiaques peuvent avoir diverses origines : problèmes cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, ou autres dysfonctionnements des organes vitaux. Un examen clinique détaillé, qui inclut souvent des examens neurologiques et cardiaques, permet de déterminer l’origine de l’incident et d’adapter les traitements en fonction. Le diagnostic rapide et précis est essentiel pour déterminer les causes sous-jacentes et mettre en place une stratégie de traitement adéquate.
Les dernières études
Il y a 4 ans, en décembre 2014, des chercheurs révélaient qu’une crise cardiaque n’entraînait pas forcément la mort cérébrale. 4 ans plus tard, cette découverte est confirmée par une étude américaine mise en place justement pour justifier cette affirmation. Menée par le Centre médical universitaire de Stony Brook à New-York, elle confirme qu’après la mort physique, le cerveau continue de fonctionner durant une courte période. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de ce Centre a étudié plusieurs cas d’arrêts cardiaques en Europe et aux Etats-Unis et plus précisément, des cas de résurrection, c’est-à-dire des patients dont la réanimation a pu faire repartir le cœur. Leur étude contredit donc la théorie médicale selon laquelle l’arrêt du cœur entraîne la mort.
Le cerveau reste en activité durant un court laps de temps
Pour arriver à cette conclusion, l’équipe américaine a recueilli le témoignage de 140 patients, victimes d’un arrêt cardiaque et ayant survécu. Si 85 d’entre eux ne se souvenaient de rien, 55 ont « témoigné d’un certain état de conscience » même après que le cœur ait cessé de battre. Ainsi, ils se rappelaient avoir entendu des conversations du personnel soignant. Ils pouvaient également décrire ce qui se passait autour d’eux, visualiser leur environnement. Et pour expliquer cela, le Dr Parnia (qui travaille sur cette étude) indique qu’après un arrêt cardiaque, « le cœur cesse de pomper le sang vers le cerveau et celui-ci commence lentement à se fermer ». Or si l’activité du cortex cérébral ralentit, les cellules du cerveau restent en activité et cela peut durer quelques heures. Dès lors, même si une personne est en état de mort clinique, « elle peut demeurer consciente de son environnement ». En fait, ce serait la réanimation cardio-pulmonaire, que l’on réalise lorsque le cœur d’un individu s’arrête, qui retarde la mort des cellules cérébrales.
Une révélation assez surprenante mais intéressante
Par conséquent, d’après les résultats de cette étude, une personne dont le cœur a cessé de battre et qui a été déclarée décédée, est encore consciente de ce qui se passe durant quelques heures. Ainsi, le Dr Parnia et son équipe espèrent que leur découverte améliorera le traitement et les soins donnés aux crises cardiaques afin de limiter les dommages causés au cerveau lors de la réanimation. De même, ils expliquent qu’ils étudient les mécanismes de la mort de la même manière que d’autres chercheurs tentent de comprendre ceux de l’amour par exemple. Cependant, il faut avouer que la mort reste un sujet tabou pour bon nombre d’entre nous. Donc cette découverte peut être effrayante pour certains. Mais il faut bien reconnaître qu’elle reste vraiment intéressante, surtout si cela peut contribuer à mieux traiter les arrêts cardiaques.
Conclusion
Les chances de survie après un arrêt cardiaque dépendent largement de la rapidité avec laquelle l’intervention médicale est effectuée. L’utilisation d’un défibrillateur permet d’augmenter significativement les chances de survie. Composé d’une batterie qui délivre un choc et d’une paire d’électrodes permettant la diffusion de l’onde électrique, cet appareil a été spécialement conçu pour répondre à ce type de situation.
Si la circulation sanguine est rétablie dans les premières minutes, la récupération du cerveau après un arrêt cardiaque peut être partielle, voire complète, mais ces chances diminuent considérablement avec chaque minute écoulée. Par ailleurs, une fois que le sang est réintroduit dans le cerveau, des tests de performance cognitive peuvent être effectués pour observer l’étendue des lésions cérébrales. Ces tests permettent de détecter si des fonctions cérébrales ont été altérées et dans quelle mesure le cerveau a pu récupérer.
Le rétablissement de la circulation sanguine et l’oxygénation du cerveau permettent aux organismes du corps humain de fonctionner correctement. Cela permet au cœur de reprendre ses battements, à la respiration de se stabiliser, et aux fonctions cérébrales de recommencer à fonctionner.
En résumé, le cerveau après un arrêt cardiaque est un élément clé de la survie et de la récupération. La rapidité de l’intervention, la qualité de la réanimation et l’accès à des soins médicaux appropriés sont cruciaux pour améliorer les chances de survie et limiter les séquelles cérébrales. Grâce aux progrès de la médecine, il est désormais possible de mieux comprendre et traiter les effets d’un arrêt cardiaque sur le cerveau, offrant ainsi un espoir aux patients et à leurs familles.