Réac Registre national des arrêts cardiaques

Le registre RéAC Registre électronique des Arrêts Cardiaques

Réac a été mis en place en 2011 par deux experts du Samu, les Prs Gueugniaud et Hubert. Il montre les bénéfices d’une meilleure formation du public aux premiers secours.
Grâce à la campagne de formation «Appeler le 15, masser, défibriller » initiée en 2010 et aux conseils régulièrement donnés par les secouristes sur la nécessité de pratiquer le message cardiaque, même imparfaitement, les chances de survie de la victime augmentent.

 

Un répertoire de 22 000 arrêts cardiaques

22.000 arrêts cardiaques on été répertoriés dans le registre entre juillet 2011 et décembre 2014. Il en ressort que les victimes sont plus souvent des hommes (65 %), âgées de 65 ans en moyenne. Dans trois cas sur quatre, l’arrêt cardiaque survient à domicile. L’attaque cardiaque se produit en présence d’un témoin dans 65 % des cas.
Si les personnes osant intervenir restent encore minoritaires en France (40%), les progrès sont là. 10 ans plus tôt, le ratio était de 10 à 15 %», estime le Dr Pascal Cassan, conseiller national à la Croix-Rouge.
Il ne s’agit pas tant de savoir bien faire le geste que d’oser intervenir. Parmi les témoins ayant tenté spontanément ces deux gestes sur un malade, la moitié avait reçu une formation en premiers secours de plus de trois heures, environ un quart avait suivi une formation plus courte, et un dernier quart seulement n’avait aucune formation.

Encore trop de réticences

Les réticences encore trop présentes s’expliquent par «la peur de mal faire ou d’aggraver la situation. Mais il faut bien se dire qu’il n’y a pas de complications à la mort. Il ne pourra jamais vous être reproché d’avoir essayé», rappelle le Dr Cassan.
Le premier réflexe à avoir devant une personne inconsciente et qui ne respire plus est d’appeler le 15. Un médecin régulateur du Samu saura guider une personne inexpérimentée pendant le massage cardiaque.
2 chiffres à retenir :

  • appuyer au milieu de la poitrine 100 à 120 fois par minutes
  • en enfonçant le thorax d’au moins 5 cm.

Cela peut impressionner, mais «mieux vaut une côte cassée qu’une vie brisée». Démonstration avec le kit du coeur

Le temps, facteur essentiel

Les chances de survie sont étroitement liées à la rapidité de la réanimation cardio-pulmonaire, qui maintient l’oxygénation du cerveau. Lorsqu’une personne appelle le 18 ou le 15 pour signaler une crise cardiaque, deux équipes sont toujours envoyées sur place :

  • l’une de pompiers, qui se trouvent en général plus près de l’accident compte tenu de leur présence sur le territoire,
  • et l’autre du Smur, qui prend le relais médical.

Selon le registre RéAC, les pompiers arrivent en moyenne sur les lieux 9 minutes après l’appel. Il faut, toujours en moyenne 17 mn au Smur.
Difficile de faire plus vite, mais pas suffisamment pour assurer de bonnes chances de survie à la victime.
«On perd 10 % de chances de survie à chaque minute qui passe sans massage cardiaque », souligne Pascal Cassan.

Un taux de survie en progrès, mais toujours trop faible

En France actuellement, seuls 5 % des malades sont encore en vie 30 jours après leur attaque cardiaque. «C’est déjà un progrès: le taux était à 2-3 % il y a une vingtaine d’années », rappelle le Dr Jacques Beaune, professeur de cardiologie au CHU de Lyon, membre de la Fédération Française de Cardiologie.

L’utilisation d’un DAE améliore significativement la situation

«Lorsque le témoin ou les pompiers appliquent un défibrillateur, qu’il se déclenche ou pas, le taux de survie à 30 jours est multiplié par 3», souligne le Pr Beaune.

Ces DAE, dont la mise à disposition s’est répandue depuis un décret de 2007 légalisant son usage par les non-médecins, ne se trouvent à proximité que dans 13 % des cas. «C’est largement insuffisant par rapport à d’autres pays comme la Suède, les États-Unis ou l’Allemagne », estime le Pr Beaune, qui aspire à une coordination nationale pour l’installation de ces appareils, essentiellement achetés par les collectivités.
«Les résultats du registre RéAC montrent à quel point on a intérêt à augmenter en France le nombre de personnes formées aux premiers secours, en créant des occasions à tous les âges de la vie : à l’école, lors du passage du permis de conduire, au travail », explique le Dr Pascal Cassan, conseiller national de la Croix-Rouge.
Étonnamment, alors que les seniors sont les plus à risque d’être confrontés à un accident cardiaque chez un proche, ce sont les plus réticents à suivre une formation, déplore le Dr Cassan. «Ils pensent que ce n’est plus de leur âge, alors que c’est tout le contraire.»
Pas la peine de bloquer une semaine pour se préparer, la formation prévention et secours civiques de niveau 1 qui dure 7 heures suffit pour apprendre l’essentiel: massage cardiaque, arrosage d’une brûlure, stopper une hémorragie… Elle est dispensée par des administrations ou des associations comme le Centre français de secourisme, les sapeurs-pompiers, l’Ordre de Malte, la Croix-Rouge…