Début juin, lors de la conférence annuelle de la British Cardiovascular Society, à Manchester (Royaume-Uni), les résultats d’une étude scientifique sur l’utilisation des défibrillateurs étaient présentés. Et malheureusement, ils ne sont pas très bons. En effet, selon cette étude britannique, les DAE (défibrillateurs automatisés externes) ne sont utilisés que dans un arrêt cardiaque sur 10. Plusieurs raisons sont évoquées par les chercheurs, dont la répartition de ces appareils qui n’est pas équitable sur le territoire. Or, en cas d’arrêt cardiaque, l’utilisation d’un défibrillateur et la réalisation d’un massage cardiaque augmentent les chances de survie de la victime. Les résultats de cette étude posent donc plusieurs questions, auxquelles les autorités de santé du Royaume-Uni vont devoir répondre rapidement.
Des défibrillateurs mal répartis sur le territoire
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont analysé les données du service d’ambulances de l’Est de l’Angleterre et celles du réseau national des défibrillateurs mis en place par la British Heart Foundation. Ils ont donc étudié 1649 arrêts cardiaques, survenus dans l’Est du pays entre avril et septembre 2022. Il en ressort que, dans 1302 cas (79%), des défibrillateurs libres d’accès étaient installés à moins de 500m de l’arrêt cardiaque. Mais ils n’ont été utilisés par les témoins que dans 132 cas, soit 10%, ce qui est très peu.
De même, en étudiant ces données, les chercheurs ont constaté que les zones les plus défavorisées étaient moins bien équipées en DAE que les zones favorisées et passantes.
Éduquer et sensibiliser la population à l’utilisation des DAE
Les résultats de cette étude révèlent un problème dans l’installation des défibrillateurs sur le territoire de l’Est de l’Angleterre, et un manque de communication de la part des autorités de santé. C’est pourquoi, lors de cette conférence, les chercheurs leur ont demandé de prendre de nouvelles mesures pour mieux répartir les DAE, et sensibiliser les citoyens à ces appareils qui sauvent des vies.
Selon les chercheurs, la faible utilisation des défibrillateurs s’explique aussi par le peu de secouristes disponibles sur les lieux d’une urgence, la peur d’utiliser ces dispositifs et les difficultés d’accès à certains DAE. Il est donc urgent, pour les autorités britanniques, d’améliorer la sensibilisation des habitants pour les encourager à utiliser ces appareils en cas de besoin.