Il y a quelques mois, nous avions évoqué dans un précédent article l’adoption de la proposition de loi visant à créer le statut de « citoyen sauveteur » par l’Assemblée Nationale. Le 25 juin 2020, ce fut au tour du Sénat de l’adopter définitivement, par un vote à l’unanimité. Ainsi, plusieurs mesures devraient prochainement entrer en vigueur en France, dont la mise en place d’une Journée nationale de lutte contre l’arrêt cardiaque et le renforcement des sanctions en cas de vol, de dégradation des défibrillateurs. Avec cette loi, la population française devrait être davantage sensibilisée aux gestes qui sauvent. L’occasion, espérons-le, de rattraper notre retard car aujourd’hui encore, nous sommes loin derrière nos voisins scandinaves et anglo-saxons.
Une loi assez complète pour mieux sensibiliser les Français aux premiers secours
Dans l’Hexagone, chaque année, l’arrêt cardiaque inopiné (que l’on appelle aussi mort subite de l’adulte) provoque 40 000 à 50 000 décès. Selon les chiffres de l’Académie nationale de médecine, un tiers des victimes ont moins de 55 ans. Et si dans 60 à 70% des cas, un témoin est présent, seulement 40 à 50% d’entre eux réalisent un massage cardiaque. Et ce pourcentage chute à moins de 1% pour l’utilisation d’un défibrillateur. De même, en France, le taux de survie est seulement de 3 à 4% alors qu’il atteint 20 à 40% dans les pays anglo-saxons et scandinaves. La raison ? Le manque de connaissance des Français des gestes qui sauvent. C’est pourquoi le député LREM Jean-Charles Colas-Roy avait soumis une proposition de loi destinée à mieux sensibiliser les citoyens. Cette dernière avait été adoptée en première lecture en février 2019 par l’Assemblée nationale. Puis, en octobre 2019, elle avait été modifiée et réécrite par le Sénat. Ensuite, en deuxième lecture, des dispositions ont été réintroduites par les députés. Et le 25 juin 2020, le Sénat l’a adoptée.
Le statut de « citoyen sauveteur » officiellement créé en France
Ce texte contient plusieurs mesures intéressantes. Il y a l’instauration d’un statut permettant de protéger les citoyens portant secours à des personnes en arrêt cardio-respiratoire. Initialement baptisé « citoyen sauveteur », il a été renommé « sauveteur occasionnel et bénévole » par les sénateurs mais le principe reste le même. Il s’agit d’une « protection supplémentaire pour celles et ceux qui pratiqueraient des premiers secours sur une victime, en exonérant les citoyens sauveteurs de toute responsabilité civile, sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle ». Est également prévue la création d’une Journée nationale de lutte contre l’arrêt cardiaque. En outre, la loi renforcera les sanctions en cas de vol ou de dégradation des défibrillateurs, ce qui est important car ils font malheureusement et régulièrement l’objet d’incivilités aux quatre coins du pays. Avec cette loi, les Français devraient également être mieux formés aux gestes qui sauvent. Dès lors, l’objectif fixé par Emmanuel Macron de former 80% de la population française aux premiers secours dans un délai de 10 ans sera peut-être atteint.