La baisse des cas d’infarctus et d’AVC depuis le confinement inquiète les professionnels de santé


Depuis le début du confinement, plusieurs hôpitaux et médecins français ont relevé une diminution des admissions de personnes victimes d’un AVC ou d’un infarctus. Pourtant, les problèmes cardiaques existent toujours, malgré l’épidémie de Covid-19. Pour les professionnels de la santé, cette baisse n’est donc pas une bonne nouvelle. Au contraire, elle les inquiète car ils craignent que les victimes n’osent pas consulter un médecin, se rendre à l’hôpital ou contacter les secours. Or, en cas d’arrêt cardiaque, il est indispensable d’agir rapidement, dès les premières minutes, pour augmenter les chances de survie. De même, des symptômes cardiaques qui, semblent anodins sur le moment, peuvent avoir d’importantes conséquences s’ils ne sont pas repérés et pris en charge rapidement.

Une diminution qui n’est pas normale et constatée dans toute la France

En France, chaque mois, 12 000 personnes font un AVC et 10 000 un infarctus … ce qui n’est pas le cas depuis le 17 mars 2020. Et pour les médecins, cette baisse n’est pas normale d’autant qu’elle concerne tout le pays, l’Île-de-France comme la Normandie, mais aussi la Bretagne et les Hauts-de-France. Partout, le constat est similaire : les hôpitaux enregistrent une diminution des admissions pour des problèmes cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Et le problème est que ces pathologies n’ont pas disparu avec l’épidémie de coronavirus. C’est pourquoi les médecins souhaitent lancer un appel au public afin de rappeler aux citoyens, qu’en cas de symptômes d’AVC, d’arrêt cardiaque, d’infarctus, il ne faut surtout pas hésiter à appeler les secours. Certains craignent même une vague d’AVC après celle du Covid-19. Ils rappellent également aux personnes ayant des problèmes cardiaques et suivant des traitements, de ne pas les interrompre.

Les raisons pouvant expliquer cette situation inquiétante

A ce jour, plusieurs raisons sont évoquées pour justifier cette baisse. La peur des patients ayant des symptômes d’être contaminés en allant à l’hôpital et qui préfèrent donc ne pas alerter les secours. La réduction de l’activité professionnelle, et donc du stress, pourrait aussi réduire les risques. Ou alors, le fait que les citoyens osent moins appeler le 15 car ils savent qu’il est débordé. Pourtant, les services du 15 ont été réorganisés et répondent à tous les appels, y compris ceux qui ne sont pas liés au Covid-19. Dans les hôpitaux, le constat est le même. Malgré le coronavirus, les patients cardiaques peuvent être accueillis dans des unités isolées de celles dédiées à l’épidémie. Par conséquent, en cas d’alerte, il faut continuer à adopter les gestes habituels, à savoir appeler le Samu au plus vite. Et si une personne fait un arrêt cardiaque, intervenir, en attendant les secours, en lui prodiguant un massage cardiaque ou en utilisant un défibrillateur.