L’obésité chez les adolescents augmente le risque d’avoir une crise cardiaque avant 65 ans

Du 31 août au 4 septembre dernier se tenait le Congrès de la Société européenne de cardiologie (ou ESC). A cette occasion, les résultats d’une étude sur le lien entre obésité et risque élevé de crise cardiaque, réalisée par des chercheurs de l’Université de Göteborg en Suède, ont été dévoilés. Et d’après leurs conclusions, les adolescents en surpoids ou obèses risquent de faire une crise cardiaque avant l’âge de 65 ans. Pour mener leur étude, les scientifiques ont utilisé une unité de mesure que nous connaissons tous, l’IMC ou indice de masse corporelle. Ce dernier s’obtient en divisant le poids par la taille au carré d’un individu. Et lorsque l’IMC est compris entre 25,0 et 29,9 kg/m², on parle de surpoids, alors qu’au-delà de 30,0 kg/m, il s’agit d’obésité.

Hausse de l’IMC dès 18 ans, un facteur de risque de crise cardiaque avant la retraite

Pour leur étude, les chercheurs ont analysé les données de participants suédois nés entre 1950 et 1987 et ayant fait leur service militaire à 18 ans, qui ont été suivis entre 1969 et 2016. Tous ont été soumis à des examens médicaux dont le calcul de leur IMC, de leur pression artérielle et des tests pour évaluer leurs capacités musculaires et cardiovasculaires. Durant cette période couvrant 46 années, les scientifiques ont noté que 22 412 participants avaient eu une crise cardiaque – mortelle ou non – à un âge moyen de 50 ans. Ils ont également relevé qu’une hausse de l’IMC dès 18 ans était associée à un risque accru de crise cardiaque avant 65 ans. De même, ils ont constaté que l’augmentation de ce risque avait commencé à un IMC normal de 20 kg/m² pour augmenter et être 3,5 fois plus élevé chez les personnes ayant un IMC supérieur ou égal à 35 (obésité sévère).

Surveiller le poids des enfants pendant la puberté pour éviter l’obésité

L’étude se basant sur une population, l’équipe de l’Université de Göteborg a tenu à préciser qu’elle n’apporte « que des associations ». Néanmoins, les scientifiques estiment que les personnes ayant un IMC supérieur à un poids normal sont exposées à une modification de leur métabolisme lipidique et à un phénomène de stress pouvant entraîner de l’athérosclérose (qu’on appelle aussi durcissement des artères). Or, cette maladie provoque l’obstruction de certaines artères, ce qui est une cause de crise cardiaque. C’est pourquoi ils lancent un message à destination des parents, des écoles et de la classe politique afin de développer des actions urgentes pour « mettre fin à l’épidémie d’obésité chez les enfants ». Un message que la Fédération française de cardiologie fait déjà passer depuis plusieurs années en expliquant qu’une alimentation trop riche en graisses saturées fait partie des facteurs de risque de crise cardiaque. Par conséquent, il est essentiel de faire de la prévention et de surveiller l’IMC – et l’alimentation – des enfants lors de la puberté.