L’apnée du sommeil entraîne une augmentation des risques cardiovasculaires

En France, 4 à 7% de la population souffre d’apnée du sommeil. Et 80% des adultes seraient touchés … mais sans le savoir. Or, ce trouble peut avoir de graves conséquences sur la santé. On sait notamment qu’il a des effets négatifs au quotidien car il provoque une somnolence en journée. Et la Fédération Française de Cardiologie (FFC) a récemment rappelé que ce syndrome impactait également le cœur et pouvait provoquer d’importants troubles cardiovasculaires. D’où l’importance de communiquer sur ce syndrome afin d’améliorer son dépistage et permettre sa prise en charge. D’autant que les femmes sont particulièrement touchées à certaines périodes de leur vie où des changements hormonaux se produisent, lors de la grossesse et de la ménopause par exemple.

Un syndrome ayant un effet néfaste sur le cœur

Dans un communiqué publié le 15 janvier 2019, la Fédération Française de Cardiologie indique l’existence d’un lien entre l’apnée du sommeil – qui se traduit par des arrêts incontrôlés et répétés de la respiration durant le sommeil – et les troubles cardiovasculaires. En effet, ces arrêts de respiration sont causés par des occlusions du conduit du pharynx, dues à un relâchement des muscles de la gorge et de la langue. Or, à chaque fois que la respiration cesse, le taux d’oxygène dans le sang diminue (c’est l’hypoxémie), ce qui peut entraîner des complications cardio-vasculaires. Et selon la FFC, il y en aurait 3 : une hypertension artérielle, des arythmies et un resserrement des artères (ou vasoconstriction).
De même, chez les femmes, l’apnée du sommeil augmente avec l’âge. Ainsi, à partir de 40 ans, 5,9% des femmes sont concernées. Et pour elles, en cas de syndrome modéré ou sévère, le risque de développer une maladie cardio-vasculaire est de 30%. C’est pourquoi il est essentiel de se faire diagnostiquer.

Critères pour dépister ce trouble du sommeil

Pour repérer cette apnée, 8 critères sont pris en compte par les médecins (généralistes et cardiologues) :

  • l’existence de ronflements importants
  • une somnolence ou une asthénie durant la journée
  • des apnées pendant le sommeil
  • une hypertension artérielle
  • un IMC supérieur à 35
  • un âge supérieur à 50 ans
  • un tour de cou supérieur à 40 cm
  • le fait d’être un homme

Si au moins 3 critères sur ces 8 sont réunis, la FFC conseille vivement de réaliser une exploration plus approfondie. Lorsque ce syndrome est dépisté, le médecin pourra proposer un traitement efficace au patient en éliminant les facteurs aggravants (tabac, alcool et surpoids par exemple), en pratiquant une activité physique régulière et une bonne hygiène du sommeil. Si ce trouble est considéré comme modéré à sévère, le port d’un appareil de ventilation nocturne pourra être prescrit ou celui d’une orthèse d’avancée mandibulaire.