Il y a 4 ans, en décembre 2014, des chercheurs révélaient qu’une crise cardiaque n’entraînait pas forcément la mort cérébrale. 4 ans plus tard, cette découverte est confirmée par une étude américaine mise en place justement pour justifier cette affirmation. Menée par le Centre médical universitaire de Stony Brook à New-York, elle confirme qu’après la mort physique, le cerveau continue de fonctionner durant une courte période. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de ce Centre a étudié plusieurs cas d’arrêts cardiaques en Europe et aux Etats-Unis et plus précisément, des cas de résurrection, c’est-à-dire des patients dont la réanimation a pu faire repartir le cœur. Leur étude contredit donc la théorie médicale selon laquelle l’arrêt du cœur entraîne la mort.
Le cerveau reste en activité durant un court laps de temps
Pour arriver à cette conclusion, l’équipe américaine a recueilli le témoignage de 140 patients, victimes d’un arrêt cardiaque et ayant survécu. Si 85 d’entre eux ne se souvenaient de rien, 55 ont « témoigné d’un certain état de conscience » même après que le cœur ait cessé de battre. Ainsi, ils se rappelaient avoir entendu des conversations du personnel soignant. Ils pouvaient également décrire ce qui se passait autour d’eux, visualiser leur environnement. Et pour expliquer cela, le Dr Parnia (qui travaille sur cette étude) indique qu’après un arrêt cardiaque, « le cœur cesse de pomper le sang vers le cerveau et celui-ci commence lentement à se fermer ». Or si l’activité du cortex cérébral ralentit, les cellules du cerveau restent en activité et cela peut durer quelques heures. Dès lors, même si une personne est en état de mort clinique, « elle peut demeurer consciente de son environnement ». En fait, ce serait la réanimation cardio-pulmonaire, que l’on réalise lorsque le cœur d’un individu s’arrête, qui retarde la mort des cellules cérébrales.
Une révélation assez surprenante mais intéressante
Par conséquent, d’après les résultats de cette étude, une personne dont le cœur a cessé de battre et qui a été déclarée décédée, est encore consciente de ce qui se passe durant quelques heures. Ainsi, le Dr Parnia et son équipe espèrent que leur découverte améliorera le traitement et les soins donnés aux crises cardiaques afin de limiter les dommages causés au cerveau lors de la réanimation. De même, ils expliquent qu’ils étudient les mécanismes de la mort de la même manière que d’autres chercheurs tentent de comprendre ceux de l’amour par exemple. Cependant, il faut avouer que la mort reste un sujet tabou pour bon nombre d’entre nous. Donc cette découverte peut être effrayante pour certains. Mais il faut bien reconnaître qu’elle reste vraiment intéressante, surtout si cela peut contribuer à mieux traiter les arrêts cardiaques.