Création d’une « Agence du numérique de la sécurité civile » pour moderniser les services d’urgence

Le 9 octobre 2018, un décret a été publié au Journal officiel prévoyant la création d’une Agence numérique de la sécurité civile. Ce texte est entré en vigueur le 1er novembre 2018 et quelques jours auparavant, le 26 octobre 2018, Michel Monneret était nommé directeur de cette Agence par le ministre de l’Intérieur. Ainsi, il dirigera cette nouvelle structure pendant 3 ans. Cette dernière a été créée afin d’appuyer les services d’incendie et de secours français et de piloter la conduite du projet NexSIS, un logiciel national développé pour les centres d’appels d’urgence et qui sera déployé dès 2021. Cette plateforme digitale tiendra compte des nouveaux usages du numérique et permettra une meilleure gestion des alertes et des opérations de secours et de sécurité sur l’ensemble du territoire français.

Quel est le rôle de cette Agence ?

Comme le précise le décret du 9 octobre 2018, l’Agence numérique de la sécurité civile est chargée « d’assurer la conception, le déploiement, la maintenance et le fonctionnement des systèmes d’informations et applications nécessaires notamment au traitement des alertes issues des numéros d’appels d’urgence 18 et 112 ». Elle s’occupe aussi des communications entre la population et les services de secours d’urgence. Cet établissement public, placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, aura donc plusieurs missions, dont la mise en place de NexSIS qui remplacera les nombreux logiciels existants à ce jour dans les centres et qui ne sont pas toujours compatibles entre eux. De même, elle contribuera peut-être à apporter une réponse à une question qui revient régulièrement au cœur des débats : la création d’un seul numéro d’appels des urgences.

Aura-t-on aussi bientôt en France un numéro unique d’appels des urgences ?

En effet, il y a quelques mois, après le décès à Strasbourg d’une jeune femme suite à une mauvaise prise en charge par le SAMU, cette interrogation a été une nouvelle fois posée. Pour l’instant, rien n’a été définitivement arrêté. En septembre dernier, le ministre de l’Intérieur encore en poste (avant le remaniement donc), Gérard Collomb, avait déclaré qu’une « décision sera prise sur ce sujet d’ici à la fin de l’année ». Il faudra sans doute encore patienter un peu avant d’en savoir plus. Pourtant, ce numéro unique n’est pas une mauvaise idée. Même si les pompiers et le SAMU collaborent déjà étroitement aujourd’hui, on pourrait aller plus loin avec une seule plateforme qui redirigerait les appels vers les bons services de sécurité, de santé et sociaux. De manière concrète, cela entraînera une importe logistique et suscitera sans aucun doute de nouvelles questions (quel numéro choisir ? par exemple). C’est pourquoi, il serait préférable de commencer par une expérimentation avant d’envisager de déployer un numéro unique d’appels des urgences.